mardi 9 décembre 2014

Odyv

Je possède depuis maintenant plusieurs années un vase  avec des inscriptions en reliefs. On peut lire de façon très nette Odyv et un numéro 545, identifiant de toute évidence le modèle.
 


 
A l'époque j'ai acheté ce vase parce qu'il me plaisait sans en connaître l'origine. Le prix était également très raisonnable. La céramique est belle, sa forme est généreuse rythmée par des reliefs et un émaillage très réussi.

Depuis son achat elle est restée dans ma bibliothèque ce qui est plutôt bon signe car comme beaucoup de collectionneur, je ne peux pas exposer  toutes les céramiques que j'achète et suis obligé d'en stocker ...

Or récemment j'ai trouvé sur internet par hasard une céramique qui possédait le même émaillage  mais d'une forme différente . A réception du vase  j'ai pu m'apercevoir qu'il était de la même qualité. il y avait la même marque et  un numéro 551. Je n'avais dorénavant plus le choix et me devais d'en savoir un peu plus sur cette mystérieuse manufacture .

Internet est un outil vraiment magnifique, après quelques clics, j'ai commandé un ouvrage sur la manufacture Art déco Berlot-Musier de Vierzon   Le temps d'Odyv 1927-1940 édité par le musée Charles VII lors d'une exposition  organisée en 2006 autour d'une collection de pendule.



Le catalogue contient 96 pages bien documentées avec de belles illustrations. Les auteurs mènent une véritable enquête pour reconstituer l'histoire de cette production oubliée , contemporaine et voisine des grès de Lourioux à Foecy ou de Denert et Balichon (Denbac) à Vierzon.

Berlot-Musier est une petite manufacture Berrichone (40-60 employés au maximum). Créée en 1927 elle produira des céramiques jusque dans les années 1970, avec une période faste entre 1930 et 1940. Odyv est l'estampille de la manufacture et correspond (comme pour Denbac) à la contraction de 2 prénoms ODette la fille de Mussier et YVonne la sœur de Berlot.

Les vases ne sont malheureusement pas abordés en détail ce que regrette l'auteur dans sa conclusion et laisse en même temps ouvert un champs d'exploration. Nous apprenons quand même qu'il y aurait au moins 330 modèles, numérotés de 201 à 604 avec une qualité qui varie selon les époques et la technique et un émaillage varié; craquelé, crispé, de couleur et certain rehaussé d'or ou de platine.

Maintenant que je connais un peu mieux l' histoire de la manufacture, je dois avouer que l'intérêt pour ces 2 céramiques s'est encore accru.
Quoiqu'il en soit au final, j'ai 2 vases qui forment un bel ensemble, en plus très adapté en cette période de fin d'année pour mettre en valeur les décorations de Noel... 

2 vases Odyv; H 23cm et H 17cm D 21cm

 

lundi 3 novembre 2014

Keramos, des céramiques à redécouvrir

Même si les céramiques produites en Ile de France  n'ont pas forcément au premier abord l'aura ou la cohérence des créations régionales provenant de Vallauris ou de la Borne par exemple , elles restent au final je suis persuadé très importantes, variées, divers et souvent de grandes qualités.
 
Je possède bien sûr de la documentation sur la manufacture de Sèvres et des monographies sur des céramistes "parisiens" célèbres (Jouve, Chambost, Ruelland, Del Pierre, Lanel, Chapelet...) même si  là encore on insiste souvent sur leurs origines, leurs formations et leurs expériences  régionales.
 
 Au delà de ces grands créateurs , je suis très attentif aux productions de céramistes (Jaegle, Bishoff..) et d'ateliers (Keramos...) de la région parisienne peu connues aujourd'hui et donc encore accessibles.
 
Pour exemple je veux prendre mon dernier achat concernant un vase de Keramos que je trouve remarquable à plusieurs point de vue.
La qualité de la fabrication est indéniable,  la forme est moderne et l'émaillage à peau de serpent est une vraie réussite.
 
 
 
L'information que j'ai trouvé sur Keramos provient de l'ouvrage "Sevres Boulogne-Billancourt la céramique indépendante", il s'agissait d'une petite entreprise qui a fonctionné dans les années 50 avec 6 à 8 employés et qui s'est installée à Sèvres.
Il est évident que la qualité de la production de Keramos, n'est pas comparable à celle de la manufacture de Sèvres, il n'en reste pas moins que certaines créations sont je trouve très inspirées.
 
En tout cas n'hésitez pas  à me proposer ou à me faire part des céramiques dignes d'intérêt dont l'origine pourrait encore être à découvrir...
 

mardi 7 octobre 2014

Rambervillers et un editeur d'objets d'art; H.Naulot

 
J'ai acheté une belle céramique avant les vacances.
Elle a la particularité de ne pas être marqué mais de posséder une étiquette.



Il s'agit d'un pot à Tabac . L'attribution à la manufacture de Rambervillers est évidente et sans équivoque. Le modèle est  repris dans le catalogue 1920  sous la référence 388  et reproduit dans le catalogue de Francine Bertrand p86.
 
 
 
La décoration est très florale, le pot  reprend une représentation des feuilles et des fruits de Gui.
 
 
 On retrouve cette plante  dans d'autres objets typiques de l'art nouveau;
Les assiettes en faïence de Luneville par Edmond Lachenal par exemple.
 
 
 
 
 Pour revenir à l'étiquette "Naulot", elle indique vraisemblablement un éditeur d'objets décoratifs qui  diffusait donc des céramiques de la manufacture de Rambervillers.
 Je n'ai malheureusement rien trouvé sur cet éditeur dont le rôle était vraisemblablement de sélectionner des modèles, peut être de les faire fabriquer pour certain et de les commercialiser.
Naulot devrait faire parti des éditeurs mineurs (vs majeurs tels que Etling, Goldscheider, la firme Robj)  pratiquement tous parisien tels que Argyl, Les arts réunis, Domi, Exe, Godin, Nov, Renson, de Sauzéa. Les noms nous sont connus souvent pas des publicités que nous pouvons retrouver dans les revues d'époque.
 
 Rappelons que Eugene Corbin propriétaires des magasins réunis à Nancy vend à partir de 1906 des modèles de Rambervillers. En 1907 Cytère ouvre un magasin à Paris 32 rue de Maubeuge dans le 9ème. En 1910, les ventes sont plus importantes à Paris qu'en province. Dans les années 20, Jean Cytere fils d'Alphonse prend la responsabilité d'un magasin rue Martel dans le 10ème. En 1933 le dépôt de Paris est fermé.
 
 
Le lien entre Naulot et Rambervillers pourra il être un jours précisé?
 
 
En tout cas en passant à la pinacothèque cet été à Paris, j'ai retrouvé le 30 place de la Madelaine mais il ne s'agit clairement et malheureusement  plus d'une boutique d'objets d'art...
 
 
 
 

mercredi 24 septembre 2014

Sèvres, les journées du patrimoine 2014

La manufacture de Sèvres  dispose de  27 ateliers pour produire par an près de 3000 céramiques. La   qualité des porcelaines m'a toujours impressionné. Or exceptionnellement l'établissement est ouvert au public 2 jours par an dans le cadre des journées du patrimoine.
 
J'ai pour la première fois cette année pu participer à 2 visites commentées (sur les 3 organisées) . J'ai été fasciné par ce que j'ai pu voir et entendre. Chaque atelier  était commenté par des artisans passionnés par leur travail. 
 
Pendant plus d'une demi heure dans un atelier appelé Le moulin, "le meunier" a expliqué  en détaillant le fonctionnement de chaque machine,  les différents étapes de la fabrication des pâtes à porcelaine. Nous avons même pu voir fonctionner la machine de malaxage.
 
 
 

Le plâtre est essentiel quand on produit des céramiques à partir des moules. Sa dureté relative permet de réaliser des modèles à partir desquels on réalise des moules également en plâtre qui facilitent le travail de moulage ou coulage grâce à sa capacité à absorber l'humidité.
J'aurais bien aimé utiliser un des moules de la galerie servant à entreposer quelques moules;


Un grand moment fut la visite de l'atelier du grand coulage. J’ai pu saisir avec plus de précision l’utilisation de la barbotine et du moule en plâtre qui absorbe l’humidité et qui forme le contour de la céramique.



 
L'atelier sculpture moulage est l'endroit où l'on façonne les biscuits. L'empreinte  du biscuit en porcelaine à partir du moule peut se faire dans la journée mais le mouleur-répareurs peut avoir besoin de 6 semaines pour sculpter toutes les parties du biscuit et leur redonner leur éclat et leur finesse.


L'émaillage est une étape essentielle,  je suis resté admiratif devant la gestuelle de l'émailleur. Le geste permettant un émaillage réussit varie selon la forme de l'objet.  L'ouvrier, 3 ans avant son départ,  a pour mission de former son remplaçant.


 
En tant qu’amateur d’émaux de grand feux, j’ai été moins sensible mais tout autant impressionné par  les ateliers de décoration; de peinture de petits feu, de pose de fond et la dorure.


Cette visite fut un grand moment que je recommande chaleureusement. L'amateur de céramique sera comblé. J'ai découvert les coulisses, les artisans et les savoirs faire d'une manufacture cherchant la perfection à  toutes les étapes du processus de fabrication (sélection des matières premières à la vente des céramiques).

 
 

mardi 27 mai 2014

La "Parisienne" vue par E. Lachenal et H. Caro-Delaville

Concours de circonstance amusant, le début de la quinzaine de Roland Garros a coïncidé avec la livraison samedi dernier d'un colis contenant une charmante joueuse de tennis 1900.
Il s'agit d'une petite statuette, 25cm de haut, réalisée en faience par Edmond Lachenal (1850-1930, père de Raoul et Jean-Jacques Lachenal également céramistes)  en collaboration avec Henry Caro-Delaville (1876-1928) , peintre des élégances mondaines.


 
Depuis la visite de l'exposition sur "Paris 1900 ville spectacle", je cherche à mieux comprendre cette "belle époque" à l'origine de créations totalement innovantes et inspirées.

J'avais remarqué au petit palais dans partie consacrée à la mode, des  céramiques illustrant l'élégance féminines. La parisienne pouvait changer de tenue jusqu'à 10 fois par jours en fonction de ses activités.

Le catalogue de l'exposition consacre une page à  ces 3 parisiennes en faience vêtues à la dernière mode. On apprend entre autre que Lachenal a mis au point un procédé électrolityque lui permettant de dépolir à l'acide ses pièces pour obtenir des tons mats et veloutés. La couverte de la céramique totalement lisse est effectivement très étonnante. Le livre "L'Objet 1900" de Maurice Rheims parle  d'un émail mat aux tons pastels, veloutés et givrés.








Ma statuette est tout à fait dans l'esprit de celles exposées au petit palais. On retrouve la signature du céramiste et du peintre, une silhouette filiforme, une main qui tient la robe,  un chapeau et au final une parisienne vêtue à la dernière mode qui aujourd'hui présente un "charme désuet  et légèrement caricatural".


Lors de nos échanges le vendeur très sympathique m'a fait remarquer qu'il y avait le 22-mai-2014  une vente chez Tajan proposant justement une sculpture en faïence dans le même esprit, plus grande,  réalisée par Lachenal et J. Bérengier. Le lot a finalement été vendu 2552 euros.


La manufacture de Rambervillers a également proposé 2 modèles reprenant des élégantes. Le premier a été proposé par Biais artiste dont nous ne savons rien et le deuxième plus exubérant par Passemard.
Rappelons que nous avons déjà parlé de Passemard et de ses gueux qui correspondaient paradoxalement au courant esthétique qui s'attache à représenter la classe laborieuse.



Biais hauteur 24cm
Passemard hauteur 18 cm



La Parisienne était déjà à l'époque un "attrait touristique", n'hésitez pas à me faire suivre d'autres modèles je serais ravis de pouvoir compléter cette galerie d'élégante qui garde tout son charme.




vendredi 25 avril 2014

Paris et l'art nouveau sont à l'honneur au petit palais

Après avoir déposé les enfants chez les grands parents, j'ai profité de l'après midi pour visiter l'exposition "Paris 1900, la Ville spectacle" qui se tient au petit palais jusqu'au 17 aout 2014.
 
 
Un vrai régal...la scénographie avec les 600 objets permet je trouve avec succès de nous plonger  dans  la belle époque et d'exposer accessoirement quelques céramiques intéressantes.
 
 
On commence la visite par une évocation de l'exposition universelle de 1900. Je retiens l'accrochage de la frise en céramique des animaux de Jouve réalisée par Bigot de la porte monumentale (pour information il existe une réduction "18x32cm" des bas-reliefs  édités en 1902 et commercialisés par le céramiste).
 
 
 
Les visiteurs découvrent ensuite une salle avec un large échantillon d'œuvres de style art nouveau. Je joins ci-dessous 2 photos reprenant des céramiques mais on y retrouve également du mobilier, de la verrerie, du bronze, des tapisseries...
 
Les vases de Sevres côtoient des productions de Copenhague et de Rozenburg;

On retrouve également  les statuettes d'Agathon Leonard évoquées lors d'un précédent billet;

 
 
La visite se poursuit par une salle surprenante qui reconstitue un accrochage des salons d'art de l'époque mélangeant sculptures et tableaux . Un tableau de Cézanne  est accroché dans un coin de la salle sans aucune considération particulière à côte des tableaux  académiques qui ont en 1900 la faveur du public.
En faisant un raccourci rapide on peut se demander aujourd'hui ce qui dans les années à venir restera des créations contemporaines à la mode.
 
La modernité de Maillol se confronte sans à priori au nu académique de Jean-Leon Jérôme;
 
 
On retrouve ensuite une partie consacrée à la mode et pour finir des salles évoquant les divertissements à Paris.
 
Au final je recommande vivement cette exposition. Elle permet véritablement de se projeter dans les années 1900 et permet je pense de mieux comprendre les arts décoratifs de cette époque.

Après cette exposition, j'apprécie aujourd'hui peut être encore d'avantage  certaines de mes céramiques. A côté de leurs esthetiques indéniables, elles se replacent plus clairement dans ce contexte historique extrement riche et charnière de la fin du XXème siecle que l'exposition montre avec brillo . 
 

lundi 31 mars 2014

Made in France? vase de la faiencerie C.A.B?

Ce week end à Vanves, j'ai déniché un vase "mystérieux".
Il s'est imposé à moi d'abord par sa taille, hauteur 28cm, diamètre 20cm. Ensuite sa forme et sa couleur m'ont séduit. J'ai retrouvé un bleu mais cette fois-ci un bleu azur ou bleu turquoise  très lumineux , qui s'éclaircit paradoxalement vers le bas.
La forme est quant à elle très  structurée, géométrique avec des cannelures sur la panse et un col en bulbe. Le tout est très original et au final je trouve  très réussi.


Encore une fois et c'est ce qui fait le bonheur des amateurs de céramique à budget restreint, l'absence de signature m'a permis d'acquérir ce vase pour un  prix très raisonnable.


Compte tenu de la qualité observée, la céramique est forcément le produit d'une manufacture qui savait travaillée la terre et maîtrisée les émaux. La marque en creux "Made in France" est clairement un indice.  J'ai pensé tout de suite à plusieurs choses; Chambost, CAB et Unis France...
 
Nous retrouvons en effet dans la production de Rambervillers la marque "Unis France" à partir de 1920 sur un grand nombre de pièce jusqu'en 1931. La marque "Unis France" pour beaucoup, comme celle de "Made in France" je suppose, pourrait être à tort associée à une production de "mauvaise qualité" et de grande série.

Il s'agit avant tout d'un label national de garantie de production française et pas une marque de fabrique. L’institut National de Propriété Industrielle a déposé 4 sigles le 29 janvier 1916 en réaction à l’hégémonie économique allemande  dans un grand nombre de domaine de production depuis 40 années. Le sigle "Unis France" a donc été utilisé de 1916 jusqu'après la seconde guerre mondiale.  Les conditions de fabrication et de commerce ayant changées, seule la mention "Made in France" semble avoir survécu.
Dans le domaine de la céramique je ne connais que la fabrique de Rambervillers pour avoir utilisée le sigle "Unis France", par contre le sigle "Made in France" se retrouve à ma connaissance sur des pièces de Chambost, de CAB et de Vallauris.

La marque "Made in France" sur les pièces de Pol Chambost est différente mais très fréquente. La monographie de "Pol Chambost chez Somogy" parle page 55 d'une utilisation quasi systématique des marques "Made in France" horizontales et inscrites dans un cercle au milieu des années 1940. Un autre cachet (largeur 8 cm) a été utilisé dans les années 60 pour des services de table destinés à l'exportation.

L'annexe N°4 de l'ouvrage très intéressant de Claude Mandraut sur la faiencerie C.A.B. (Céramique d'Art de Bordeaux) 1919-1947 reprend également les marques, cachets et signatures qui révèlent également utilisation de la marque "Made in France" en creux sur 2 lignes très similaire à celle du vase présentée.

Par ailleurs ma céramique possède également un numéro de référence (numérotation chronologique caractérisant une forme ou un moule?). L'annexe N°3 de l'ouvrage de Claude Mandraut présente la numérotation des formes (non définitives) des formes de CAB et de primavera avec mention des décors répertoriés. Malheureusement les numéros les plus proches mentionnées sont le 459 et le 492, numéro de la première période. Tous les 2 sont cependant des vases craquelés turquoises! Le 479 se replacerait il dans cet inventaire? c'est possible...l'opinion de Claude Mandraut permettrait à coup sur de lever le doute, à suivre... 
 

lundi 24 mars 2014

Les chats de Virion à Rambervillers


 Il m'arrive de temps en temps de me rendre à l'hôtel des ventes Drouot Richelieu. Avec ses 16 salles et des ventes quasi-quotidiennes c'est un endroit magique pour les collectionneurs car chacun peut y trouver ce qu'il cherche. J'ai justement  dernièrement fait l'acquisition d'un splendide chat de Virion  dans une vente courante de l'étude Ferry. La chance m'a souri sur ce coup, la pièce n'était pas identifiée (la plupart des chats ne portent pas de marque) et mon ordre raisonnable laissé aux personnes de l'étude a, ce qui est rare, été suffisant pour remporter l'enchère sans même que le prix maximum de mon ordre ait été atteint.
 
 
 
Le chat, animal domestique avec le chien par excellence, est le roi de la collection thématique. Même si quelques sculpteurs (Sandoz, Martel ou Adnet) ont réalisé des modèles intéressants, le chat semble resté paradoxalement un animal qui a peu inspiré les créateurs et les fabricants d'autrefois par rapport à des animaux exotiques (ours, fauve...).
 
La manufacture de Rambervillers aurait quant à elle produit  14 modèles reprenant la représentation de chats (ref 133, 258, 367, 429,430, 432, 442, 482, 280, 359, 499, 502, 533, 556)  que l'on retrouve seulement pour la première fois dans le catalogue de 1920 dont 8 sont repris dans la page illustrant les animaux de Charles Virion.

Ref 133(h320)     Ref 258(h160)    Ref 367(h130)   Ref 429(h290)     Ref430(h110)      Ref432(L150)      Ref 442(h300)           

Ref 280(saliere) Ref 359(h140)Ref 499(L165)Ref 502(h110) Ref533(L350)           Ref556(L230)            Ref482(h100)                                                               
        
 Le catalogue de 1931 propose à nouveau 13 modèles (258, 533, 556, 133 ,430 ,482 ,4 99 ,502 ,442 ,620 ,429 ,598 ,280 ,623) dont 3 nouveaux (ref  620 ,598 ,623)incluant un serre livres (598)et un vide poche (623).
                                Ref 598(h150)            Ref620 (h310)           Ref623 (long110)                                                          
 
 

Il se pourrait que Charles Virion (1865-1946, Sculpteur animalier, peintre, graveur sur médailles et céramiste) n'ait jamais mis les pieds à Rambervillers pour autant il aurait proposer plus de 35 modèles d'animaux édités à Rambervillers dont 9 représentations de chat.
 
On retrouve sous l'intitulé ANIMAUX DE VIRION dans le catalogue i) de 1920, 8 représentation de chats  (429, 430,432,442,280,482,499,502) et ii) de 1930 6 modèles tous déjà existant en 1920 (430,482,499,502,442,429) plus le ref620.
Sur la base du catalogue on s'aperçoit que 50% des modèles reprenant la représentation de chat sont attribués à C. Virion. 
Les 17 chats repris dans le catalogue représentent des attitudes réalistes et très différentes. La moitié des chats de Virion  soit 4 sur 9 font leur toilette.
 
Le chat que j'ai acquis possède, en plus de ses yeux de sulfure qui lui donne une vrai présence, un émaillage beige à coulures marrons typique de la production de Rambervillers. Il est représenté dans le catalogue de Francine Bertrand page 97 et de l'exposition de 2009 page 44 et  attribué dans les 2 catalogues à C. Virion. 
 
Tel que précisé au début de mon billet la plupart des chats  ne sont ni marqués ni signés. Le modèle acheté quant à lui en plus de ne pas être marqué et signé n'est pas référencé dans les catalogues de vente de l'époque.  L'attribution à C.Virion est elle certaine? La comparaison avec les autres créations de Virion pourrait en effet le faire penser.
 
Je savais que des créations fabriquées à Rambervillers n'était pas reprises dans les catalogues commerciaux connus, combien de modèles cela peut il représenter? Les céramiques de Rambervillers n'ont pas fini de nous surprendre...
 
 
 
 

 



mercredi 12 mars 2014

Chatou...le bon mix...Rambervillers, Kostanda et Greber

Les beaux jours reviennent avec son lot de manifestation. Chatou, la foire à la brocante et aux jambons du 7  au 16 mars est un rendez vous que j'apprécie. Armé d'un sandwich je sillonne aux heures de déjeuner les allées regroupant plus de 700 brocanteurs à la recherhce de l'objet.

Cette année, j'ai dégotté  un petit buste art nouveau en bronze de D.Alonzo. J'ai toujours été attiré par ces objets décoratifs dont la parenté avec la céramique est finalement assez évidente.
 Et au final pour un budget très raisonnable, je suis revenu avec 3 céramiques très différentes.



Ces pièces n'ont rien d'extraordinaire et je les ai acheté seulement parce qu'elles me plaisaient. Dans ce lot j'ai quand même fait l'acquisition du pot à tabac triangulaire référence 479 du catalogue de 1920, peut être un peu malgré tout, dans le but de posséder un modèle que je n'avais pas dans ma collection.


L'émail du Greber fait ressortir un degradé de couleur très réussie.

La couverte du kostanda est profond, on a l'impression de discerner un amas d'étoiles .

La forme triangulaire du Rambervillers est originale et met largement en valeur les émaux flammés, signature incontestable de la production.


Lecteur attentif de l'excellent site de Pascal Marziano sur la céramique des années 50,  j'ai acheté le magazine AD (architectural digest.architecture decoration, arts design du mois de fev-mars 2014).  L'édito sur le bon mix  m'a beaucoup plu. Même si ça peut paraître tiré par les cheveux, il a fait immédiatement écho avec ma collection qui se diversifie de plus en plus.
Je trouve en effet que l'art du  mélange est  stimulant, difficile et permet d'exprimer totalement sa personnalité.

 

mercredi 19 février 2014

Un week end peinture


Mon beau frère est un passionné de peinture. Il habite dans une ville du nord de la France qui a la chance de posséder un galériste  accessible, sympathique et érudit.
J'attends toujours avec impatience le moment où on va lui rendre visite,  ça sera comme à chaque fois l'occasion de discourir autour des oeuvres exposées, de l'art en général et accessoirement de repartir avec un ou plusieurs tableaux.

C’est donc là bas, loin de la région parisienne que j’ai découvert l’abstraction...  je reconnais que c'est une forme d'art assez étonnante et pas toujours facile d'accès. Mais l'investissement personnel en vaut la peine.
Même si ces toiles ne représentent la plupart du temps rien, elles ouvrent la porte à un imaginaire et à un plaisir que je trouve sans limite.
Il m'arrive souvent de contempler des œuvres abstraites, comme on peut écouter de la musique, sans chercher à se rattacher à quelque chose de connu mais à se laisser emmener par la composition, les mouvements, les couleurs,  les formes...
La matière  est une dimension dans le tableau qui me touche également beaucoup...j'aime la peinture épaisse, l'ajout d'éléments dans le tableau...ma passion pour la céramique en est surement pour quelque chose.
 
Cette fois ci, nous avons fait l'acquisition d' une œuvre d'une grande expressivité liée à une dynamique très marquée de Raymond Moisset ( 1906-1994  ) que je me fais un plaisir de vous la montrer .... 


Fantasmagorie, 1958, Dimension; 96,5 x 130 cm


Mon cheminement vers l'art abstrait est totalement intuitif, je n'ai aucune formation artistique et je me laisse d'abord totalement guider par mes impressions.
Si cet univers "impénétrable" vous intéresse, je vous recommande d'aller voir ou revoir les nymphéas (ce que nous avons récemment fait avec ma fille qui préparait un exposé sur Monet) un pur bonheur et la lecture par exemple du catalogue de l'exposition "L'envolée lyrique, Paris 1945-1956" qui s'est tenue en 2006 au palais du Luxembourg, un premier pas  avec de grands artistes.


Mais jusqu'où "la collection de céramique de Rambervillers" peut elle encore me mener?

 

samedi 1 février 2014

Sous la pluie... un soleil de Ruelland

C'était le déluge ce matin sur l'avenue Marc Sangnier dans le 14ème...mais après avoir bien pris la pluie,   je suis rentré chez moi trempé avec 2 belles trouvailles dans mon sac à dos.
 
Il pleuvait déjà quand je me suis réveillé, j'ai hésité à me recoucher mais armé d'un parapluie et de cette petite adrénaline du chineur, je suis donc parti en voiture à Vanves.
 
Je suis toujours étonné qu'il pleuve qu'il vente ou qu'il neige il y a toujours une effervescence sur le marché aux puces de Vanves. Il y a des particuliers bien sûr mais aussi des marchands certains déballent d'autres attendent de trouver une place et une grande partie vienne chercher l'objet qu'ils vont pouvoir revendre.
 
Bref après avoir sillonné l'avenue dans un sens avec ma lampe torche et  après avoir bu un petit café en poursuivant ma chine, je suis revenu sur mes pas et mon regard a été attiré par un vase qu'une marchande venait de poser sur son tréteau. 
Il faut imaginer la situation; l'eau ruisselait de partout, le jour commençait juste à se lever mais sous sa crasse voilà à quoi le vase ressemblait;



Je ne suis pas un collectionneur des céramiques d'après guerre mais  j'avoue que je me laisse de plus en plus tenté par ces créations souvent colorées et joyeuses. J'avais bien sûr entendu parler de Jacques et Dani Ruelland, je savais même que les céramiques de ce couple sont à la mode et assez recherché.
 
A la vue de ce vase au forme caractéristique mon sang de chineur n'a fait qu'un tour, j'ai saisi la céramique, demandé son prix et régler mon achat après que la marchande m'ait annoncé que le vase était moderne comme si il venait de sortir de chez Ikea. La marchande, il est évident n'avait pas pris la peine d'examiner et d'identifier ce qu'elle venait de sortir de sa caisse.
 
De retour à la maison j'ai lavé ma trouvaille et tout de suite sa forme et sa couleur orangée ont illuminé ma bibliothèque ...coïncidence la pluie dehors venait de s'arrêter de tomber.
 
H 25cm, D 15cm



jeudi 30 janvier 2014

Georges Jaéglé... un petit coin de ciel bleu


Quelle couleur ! je viens de recevoir par la poste un vase dont l’émaillage craquelé bleu est étonnant …rien avoir avec le bleu de la production de Rambervillers.

H 21cm, L16cm

En l'observant la pièce de plus près, je remarque que  l'effet saisisant  serait du en partie à l'aspect vitrifié de l'émail qui réhausse de façon très réussie la couleur bleu azur.
 
Je viens de la mettre sur la bibliothèque et je dois avouer que cette céramique rayonne et prend toute son ampleur à côté du groupe de céramiques à couleur dominante brune.

Les céramiques de Jaéglé que j'ai eu l'occasion de tenir dans les mains sont toujours je trouve d'une belle qualité. Les vases sont denses bien finis, avec des formes simples et généreuses. Celui que je possède comporte une frise géométrique discrete en creux dans la pate.
J'aime beaucoup ce céramiste et je profite aujourd'hui d'un désintérêt relatif et peut être temporaire pour me faire plaisir en acquérant ses créations quand je peux à un prix encore raisonnable.
 

Aguttes dans son catalogue de vente du 1 décembre 2010 reprend les commentaires suivants au sujet de Jaéglé;
Georges Jaéglé fait partie de ces excellents céramistes de l'entre-deux-guerres tombé sans raison dans un oubli d'autant plus immérité que ses créations peuvent rivaliser avec celles de Lenoble et de Decœur. Formé chez Raoul Lachenal (avec qui il lui arrive de signer des pièces), Jaéglé installa son atelier à Brétigny sur Orge et exposait sa production tout à fait dans le goût de l'époque, notamment des vases en émail craquelé de très belle venue (Voir Hardy-Giardi, 2009, ill. N° 146), aux différents salons (S.A.D. 1926, 1929, 1930); E. Tisserand lui consacra d'ailleurs une notice élogieuse dans son panorama de la céramique contemporaine (L'Art Vivant, 15 février 1929).

lundi 20 janvier 2014

A. Bigot, des numéros inconnus se substituent au mystère de L.Guigues

Le vendeur habitait près de chez moi, nous nous sommes rencontrés, j'ai hésité et j'ai finalement craqué pour cette superbe assiette murale d'Alexandre Bigot.




Cette assiette murale est à rapprocher d'un autre modèle dont j'ai récupéré la photo sur internet. Mon exemplaire représente vraisemblablement également un motif floral, une fleure à 5 pétales très stylisée, peut être une fleure d'azalée ou de lin..


 
 
La taille, la terre, l'émaillage, la cuisson sont similaires mais le marquage est différent,  "Bigot"  pour l'une et  le symbole de la Tour avec inscription "Grès de Bigot" pour l'autre. Pourquoi une tour comme symbole?

 

La présence d'une série de chiffres apparaît au dos de chaque assiette (gravée en creux sur l'une, à l'encre sur l'autre). Après examen rapide de ces inscriptions, il y a peu de rapport, celle à l'encre est peut être postérieur à la fabrication. Un cache pot de Bigot fait apparaître également une inscription en creux avec la même lettre D suivi de 14.
Toutes ces indications sont bien mystérieuses, il doit s'agir d'indications propre au céramiste  dont la signification est aujourd'hui pour moi incompréhensible.


J'avais fait en juillet-2013 déjà l'acquisition d'un petit vide poche d'inspiration art nouveau, issu de la collaboration de Bigot et de L Guigues, un artiste que je n'avais pas réussis à identifier. Récemment  un internaute que je remercie encore m'a précisé qu'il s'agissait de  Louis-Jacques Guigues (1873-1943), dit aussi Louis ou Ludwig, sculpteur élève de Rodin, ami de Camille Claudel qui avait un atelier à Montpellier et qui fut l'un des maîtres de Germaine Richier.

Bigot reste pour moi un artiste à redécouvrir. A temps perdu j’ai toujours un grand plaisir à chercher des informations sur les céramiques que j’achète mais là encore le manque de temps me frustre souvent dans mes recherches qui ne peuvent pas être très approfondies. Comme Etienne Moreau-Nélaton dans la dernière Gazette, je m'aperçois que j'ai du mal à acquérir sans comprendre, analyser et répertorier.

Mon premier réflexe est de regarder dans les ouvrages que je possède, j'ai malheureusement peu de choses sur Bigot. L’ouvrage "la création céramique du second empire à l'art nouveau" évoque sa carrière et reproduit 2 céramiques dont une assiette reprenant un motif végétal que l'on retrouverait sur les carreaux de céramique des façades ornées par Bigot. 
Plus généralement je trouve que la documentation sur les céramistes art nouveau est rare ou difficilement accessible. A quand une monographie sur Alexandre Bigot par exemple?

Bref, ensuite je me plonge dans le net. Via Google, pour Bigot j’ai trouvé des sites reprenant des informations sur sa vie et sa production en particulier  architecturale.
http://lesamisducastellouis.fr/lesamisducastellouis.fr/alexandre_bigot.html
http://lartnouveau.com/artistes/bigot.htm

De ces informations je retiens ;
-sa formation de chimiste d'où un surnom "le chimiste"
- la création d'une entreprise en 1897 avec 150 employés pour produire la céramique architecturale
- sa participation à la construction de l’immeuble à Paris devenu le  Céramic Hôtel et situé au 34 avenue de Wagram près des champs-elysées que j’avais eu l’occasion de remarquer plusieurs fois
- sa concurrence avec Emille Muller
- sa collaboraiton avec de nombreux architectes et artistes
- son prix à l’exposition universelle en 1900
- l’arrêt de sa carrière de céramiste en 1914 à 52ans pour devenir conseiller

Souhaitant continuer mes recherches, j'ai consulté "Gallica" (bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France) pas toujours facile d'utilisation mais une véritable mine d'information,  j'ai pu mettre la main sur  le rapport du jury de l'exposition universelle international de 1900. Il est fait mention du "grand prix pour sa belle fabrication", l'article évoque à nouveau son parcours et ses jolis vase et gracieuses statuettes à côté des pièces architecturales.

Internet nous permet également d’avoir une information toute relative sur la valeur de la production de Bigot via des sites payant auquel je n’ai pas accès et les catalogues de ventes qui remontent aux hasards du moteur de recherche. Là encore on s’aperçoit que le marché propose régulièrement des pièces d’Alexandre Bigot avec plus ou moins de succès.
Au final certes je me suis à nouveau écarté de ma collection de céramique de Rambervillers.  Mais cet achat reste cependant cohérent avec le mouvement art nouveau que j'apprécie. En plus allez savoir pourquoi, la production de Rambervillers n'a jamais proposé de plat mural...
 

jeudi 9 janvier 2014

Après l'art nouveau...une exposition sur l'art deco à ne pas rater

Après la cité de la céramique, la cite de l'architecture et du patrimoine présente une exposition séduisante sur l'art déco, "1925 quand l'art déco séduit le monde" que j'ai visité en novembre lors d'une nocture un jeudi. Elle se tient au palais de Chaillot et je conseille vivement toute personne curieuse de s'y rendre (dernier jour 3 mars 2014).

Elle présente tout d'abord en introduction, de façon didacticielle, la différence entre l'art nouveau (1890-1914) et l'art déco (1919-1940). Des images valent souvent mieux qu'un long discours.
La vitrine à l'entrée de  l'exposition   confronte les mêmes objets dans les 2 styles.


 
J'ai essayé de trouver dans la production de Rambervillers 2 objets identiques proposés dans les 2 styles, L'exercice n'est pas si évident, j'ai mis finalement la main sur 2 théières d'un côté des lignes sinueuses de l'autre des formes géométriques, mais je suis sûr que l'on peut trouver mieux.










Le dossier de presse reprend 2 statuettes dont les différences stylistiques deviennent évidentes; (Agathon vs Martel)


Ensuite l'exposition aborde une multitude de thème illustrant les singularités de l'art déco; architecture, les motifs, les expositions internationales, les paquebots et l'art deco dans le monde.

La céramique est également présentée dans l'exposition à travers principalement  les ateliers des 4 grands magasins et la galerie de la manufacture de Sevres à l'exposition de 1925. Nous retrouvons des céramiques de
1) Longwy, Andre Fau pour Pomone la ligne de décoration du Bon Marché dirigée par Paul Follot


2) de la faïence craquelée de Charles Lemanceau par Creil, Georges Chevalier par Keller et Guerin, Maurice Dufrene et Adnet par Boch-Keramis pour La Maîtrise la ligne de décoration des Galeries Lafayette confiée à Maurice Dufrene


3) un craquelé de Lejean pour Studium la ligne de décoration des grands magasins du Louvre

4) de Primavera la ligne de décoration du Printemps